jeudi 28 mars 2024

Créer son syndicat CGT dans sa boite

dimanche 29 janvier 2017

Tu es syndiqué-e « isolé » ou vous êtes plusieurs dans ta boite, tu en as marre de subir et tu veux reprendre du pouvoir sur ta vie au travail, le syndicat est ton outil pour cela.

Voici en 4 points d’étape la démarche à suivre :

1) Pour quoi faire ?

Tu es syndiqué-e à la CGT, ou tu vas adhérer sous peu, avec un peu d’audace et de volonté, tu décides de bâtir le syndicat dans ton entreprise. La première réflexion à avoir porte sur tes motivations. « La constitution d’un syndicat ou d’une section syndicale doit être la moins idéologique possible, mais répondre concrètement à des revendications développée en entreprises. On crée un syndicat pour fédérer des salarié-es issu-es d’horizons différents, insuffler du collectif dans des rapports devenus plus individualistes. Avec, pour objectif, de négocier des conditions de travail plus favorables et de faire respecter un droit du travail de plus en plus complexe » analyse Patrick Pinault, du syndicat des journalistes CGT. Le syndicat d’entreprise est la base de la CGT.

2) Avec qui ?

Une fois les idées bien au clair, l’idéal est d’embarquer dans l’aventure au moins un ou plusieurs collègues. Car, sans vouloir doucher tes ardeurs, monter un syndicat tout seul (concrètement, il faut être au moins deux de toute façon) peut être assez risqué, particulièrement en cette période de répression anti syndicale. De plus un syndicat qui se veut représentatif doit démontrer son influence, même si la jurisprudence se trouve relativement clémente avec la CGT sur ce point. Pour résister aux éventuelles pressions mais aussi fourbir vos armes, toi et tes camarades avez intérêt àvous rapprocher de votre union locale (UL). Elle pourra accueillir vos premières réunions, vous former aux rudiments de la pratique syndicale, vous aider à rédiger vos statuts, vos premiers tracts, et vous faire partager l’expérience de militant-es aguerri-es. Rien de tel que de créer des liens entre salarié-es issu-es de milieux professionnels différents. Par exemple selon le bassin d’emploi, des camarades cheminots, d’EDF, de la métallurgie ou des ports et docks pourront accompagner ou « parrainer » les syndiqué-es isolé-es dans la création d’un syndicat . La force des Ul, proche du terrain, c’est de savoir structurer les petites et moyennes entreprises . L’UL pourra aussi vérifier que la création du syndicat ne concurrence pas une structure CGT déjà existante, conformément aux statuts confédéraux.

3) Comment ?

D’un point de vue administratif, créer un syndicat est assez simple. Le dépôt de ses statuts (où doivent figurer au moins les noms du secrétaire et du trésorier) à la mairie lui confère son existence légale. Ton UL, ton union départementale ou ta fédération professionnelle pourront te donner un modèle de statut (qui fixe notamment la compétence territoriale, la profession des membres, le taux de cotisation à 1 % du salaire net, le mode d’administration). Il faut veiller à leur rédaction et les mettre à jour régulièrement, notamment après chaque congrès ou AG, car la partie adverse peut s’emparer du moindre défaut en cas de contentieux. En pratique, les syndicats CGT fonctionnent avec une commission exécutive. Cet organe d’exécution et de représentation désigne un bureau généralement composé au minimum d’un-e secrétaire général-e et d’un-e trésorier-e. L’autre possibilité est de créer une section syndicale. C’est le syndicat auquel elle est rattachée qui, en son nom, pourra présenter des listes aux élections professionnelles ou agir en justice.

4) et après ?

L’étape suivante consistera à démontrer la représentativité du syndicat lors des élections professionnelles, ce qui permettra de pouvoir négocier des accords collectifs et de désigner un délégué syndical. Cela permet aussi d’avoir accès à un certain nombre d’informations sur l’entreprise et d’essayer de peser sur les décisions. Depuis la loi du 20 août 2008, la représentativité d’un syndicat se mesure, notamment à l’aune de son ancienneté (deux ans minimum), de son audience (il doit franchir la barre des 10 % aux élections professionnelles) et de ses effectifs sur le plan des adhérent-es (qui doivent être suffisamment importants pour représenter réellement les intérêts des salarié-es).

Une fois « installé », le syndicat, c’est un travail régulier de défense individuelle et collective des collègues, une réflexion sur l’avenir et le développement de la boite mais aussi être à l’écoute plus largement des questions sociales et des combats de la CGT, comme celui des 32h00, et de leur déclinaison potentielle dans sa boite. La formation syndicale est très importante : formations DP, CE, formations économiques, formations CHSCT, formations syndicales générales,... La CGT te propose chaque année un panel de formations utiles et nécessaires pour permettre de bien mener ton activité syndicale.

repris sur le journal Ensemble janvier 2017 (journal de l’ensemble des syndiqué-es CGT)















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